Pour Pascale Simonet, artiste plasticienne, les supports de bois, de papier, de toile ou de métal, la photographie ou les constructions en volume, ne constituent qu’un espace qui lui permet de transcrire par des formes ou des matières, l’alliance si fragile de la pensée et de l’émotion.
La structuration de l’espace par le noir omniprésent et fondateur, ainsi que le trait, pourfendeur du vide, est l’essence même du travail de l’artiste.
Dans son travail d’impression l’artiste fabrique des tampons dont elle ne peut et ne veut maîtriser totalement l’impression. Puis elle intervient sur l’image obtenue, à l’encre, à l’acrylique ou au crayon. Elle suit ainsi un chemin sans en connaître le terme, s’abandonnant à ce qui s’apprend au fur et à mesure des pas, découvrant ce que la scrutation du motif retravaillé donne à voir.
L’empreinte s’inscrit comme l’écriture d’un chemin abstrait, mais direct et réfléchi, vers l’émotion qui se marque dans le signe et transparait sous l’œuvre.
L’utilisation de ces impressions permet le détachement total de la référence à une forme particulière, laissant une forme d’imprévu s’imposer à l’artiste.
Le hasard est le point de départ sur lequel le construit s’installe; il guide le structurel qui en révèle le sens.
Pour occuper, utiliser et s’approprier l’espace, Pascale Simonet préfère la liberté du trait qui tranche le vide, à la masse et au volume de la peinture.
Le travail sur le Trait, très lié à l’écriture, est fondamental que ce soit sur les toiles, les oeuvres sur papier, les photographies ou le bois gravé.L’artiste occupe l’espace, l’investit, y installe, par le trait, des lignes ou des formes qui figurent l’apparence de mots inintelligibles. Et lorsque que le crayon ne suffit plus l’artiste grave le bois pour que ce trait gagne en force et en présence.
L’ensemble donne une cadence, un rythme à l’ouvrage.
Le travail de Pascale Simonet tente de cerner l’émotion et le ressenti d’une pensée. Ses différentes réalisations, oeuvres d’esprit, sont fondamentalement l’expression des profondeurs vitales de l’être.
Véronique Guichard